DUNCAN WYLIE

Mhondoro Ye mvura
WATER DIVINER

 

11 jan. - 15 feb. 2025
opening on Saturday 11 January from 2 to 8 pm
\ vernissage le samedi 11 janvier de 14h à 20h

29 rue Notre-Dame de Nazareth 75003 Paris

The Whistleblowing Water Diviner, 2024. Oil on canvas. Huile sur toile. 200 x 175 cm

 
 

In choosing this exhibition title, the French Zimbabwean artist Duncan Wylie has reappropriated the sounds of a language he has heard since birth, Shona, which he has set aside since moving to Europe in 1995. His African roots, deeply anchored in his memory, constantly inform his brushstrokes and his personal iconography.

Mhondoro ye Mvura (water spirit) embody the idea of a protective entity linked to water, a symbol of life and purification in Shona culture. Water is, of course, an eminently precious element which is sometimes scarce in Zimbabwe. Wylie celebrates it through a number of images, including those of the dowser, the well, the swimming pool, and also trees and their sources of life.

The painter has a strong bond with this indispensable component. Many artists have risen to the challenge of its representation – so evanescent, furtive and difficult to transcribe. Wylie has been inspired by essential images from the history of art, including John Singer Sargent’s Mediterranean watercolours and their characteristic light, Pablo Picasso’s athletic bathers and David Hockney’s swimming pool.

Beyond the difficulty involved in depicting this element, Wylie adds a political character to this series of previously unseen works, including an evocation of the relationship between Africa and the West. His wells, dowsers and water vendors are all metaphors for rich countries’ appropriation of African resources. It’s worth noting that the majority of the Zimbabwean population lives by selling goods on the streets. And even though this market is linked to the vital element of water, the police regularly intervene to shut it down, thereby polarising this essential issue in Zimbabwe. The opulence of villas with swimming pools in wealthy neighbourhoods has been made possible by the exploitation of local resources, including water. The current situation in Zimbabwe therefore continues to inform Wylie’s work in an allegorical way.

The water spirit is a special figure in the collective imagination, both old-fashioned and powerful. Water arrives thanks to him, but in his essential quest for life, he also appears to be searching for his roots, his history. Perhaps this is a metaphor for Wylie himself, since the artist seems to be continually questioning his multiple identity as both an African and a European man, echoing the nominal duality of black Zimbabweans who bear two names, one Western and one African. Here, he highlights the topicality of these beliefs through this new series of works, in which the sacralisation of water becomes the central symbol of a mystification whose personal nature ensures that it is forever relevant.

As an undisputed master on the French and Zimbabwean contemporary art scenes, Duncan Wylie reinvents great secular painting through works that are both strongly political and imbued with a powerful aestheticism. His brilliant palette and distinctive brushwork sublimate his kaleidoscopic works, delving into the strata of the memory of the world, art history and his own history in Zimbabwe.

Duncan Wylie’s work, exhibited worldwide, is featured in most of France’s major public collections, including the Musée du Louvre Abu Dhabi and the Fonds National d’Art Contemporain.

\

En choisissant ce titre d'exposition, le franco-zimbabwéen Duncan Wylie se réapproprie les sonorités d'une langue qu'il entend depuis sa naissance, le Shona, et qu'il a laissée de côté depuis son installation en Europe en 1995. Ses racines africaines, fortement ancrées dans sa mémoire, se rappellent constamment à ses pinceaux et à son iconographie personnelle.

Mhondoro ye Mvura (l’esprit de l'eau) incarne l'idée d'une entité protectrice liée à l'eau, un symbole de vie et de purification dans la culture shona. L'eau est bien sûr un élément éminemment précieux et parfois rare au Zimbabwé. Wylie le célèbre par le biais de plusieurs images, celles du sourcier, du puit, de la piscine mais également des arbres et de leurs sources de vie.

Le peintre entretient avec ce composant indispensable un lien très fort et sa représentation, à la fois si évanescente, furtive et difficilement transcriptible, est une gageure pour nombre d'artistes. Ainsi Wylie s'est laissé inspirer par des images essentielles de l'histoire de l'art, notamment celles des aquarelles méditerranéennes de John Singer Sargent et leur lumière si caractéristique, de Pablo Picasso et ses baigneuses athlétiques ou bien sûr de David Hockney et sa piscine.

Au delà de la difficulté de représenter cet élément, Wylie ajoute un caractère très engagé à cette série d'œuvres inédites, notamment en évoquant les rapports entre Occident et Afrique. Ses puits, ses sourciers, ses vendeurs d'eau à la sauvette, sont autant de métaphores de l'ingérence des pays riches sur les ressources africaines. Il faut rappeler ici qu'une majorité de la population zimbabwéenne existe grâce à la vente ambulante de marchandises dans les rues des villes. Et même s'il s'agit d'un marché lié à cet élément vital qu'est l'eau, la police intervient régulièrement pour y mettre fin et polariser cette question essentielle au Zimbabwé. L'opulence des villas avec piscines dans les quartiers riches a été possible notamment par l'exploitation des ressources locales, dont l'eau. Ainsi la situation actuelle du Zimbabwé et sa conjoncture continue de s'afficher allégoriquement sur les œuvres de Wylie.

L’esprit de l’eau revêt un caractère spécial dans l'imaginaire collectif puisqu'il est à la fois désuet et puissant. C'est par lui que l'eau arrive mais dans sa quête essentielle pour la vie, il semble qu'il cherche également ses racines, son histoire. Peut-être s'agit-il d'une métaphore de Wylie lui-même puisque l'artiste semble continuellement questionner son identité multiple d'homme à la fois africain et européen, à l'instar de la dualité nominale des zimbabwéens noirs qui portent deux noms, un occidental et un africain. Il souligne ici l’actualité de ces croyances à travers cette nouvelle série d'œuvres où la sacralisation de l’eau devient le symbole central d’une mystification toujours pertinente puisque personnelle.

Maitre incontesté des scènes artistiques contemporaines zimbabwéenne et française, Duncan Wylie réinvente la grande peinture séculaire à travers des œuvres à la fois fortement engagées et pour autant douées d’un puissant esthétisme. Sa palette éclatante et son pinceau si particulier transcendent des œuvres kaléidoscopiques et fouillent les strates de la mémoire du monde, de l'histoire de l’art, ou encore de sa propre histoire au Zimbabwé. 
Exposé dans le monde entier, le travail de Duncan Wylie est notamment présent dans la majorité des grandes collections publiques françaises, dont le Musée du Louvre Abou Dhabi ou encore le Fonds National d’Art Contemporain.