Photos : © Jérôme Michel
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FRANÇAIS CI-DESSOUS
For her first exhibition at Backslash, Brazilian artist Gabriela Giroletti fills the gallery space with a new series of canvases and their unique aesthetic, halfway between abstraction and figuration. The shapes suggest sunsets and rainy scenes, reflecting the constant spectacles she sees from her studio in Suffolk, north east of London. The shapes of these reinterpreted landscapes are borrowed indirectly from nature, bearing witness to the artist’s experience and sensations in response to the constantly shifting horizons.
Gestures and the different states between gestures are the core of Giroletti’s work, the central steps in shaping her pieces. The artist thinks of her work as a big entity, each piece continuing the conversation the previous one started. This intellectual continuity allows her to adopt a writerly approach to her work. The almost melodical suite of paintings could point to an instinctive practice, but in reality, a great deal of work goes into them beforehand. The preparation she puts into each piece is substantial, almost ritualistic. As she explains: “In terms of the forms and colours I use in my work, they usually come from nature and I usually draw something out when I see it, but I will redraw that shape over and over again until the form has a more ambiguous feel and it can suggest different things at the same time.”
The sculptural aspect of Giroletti’s works is unmistakable. We can almost feel the superimposed layers of paint visually. We touch the pieces with our gaze and can instantly sense and grasp their materiality. The tensions created between two notions, of being a painting and being an object, unquestionably reflect the artist’s material experiences. The very physical and tactile surfaces of her works are made by using materials that are often not traditional to painting. The artist makes them herself, in the manner of personal recipes, along with her instruments. This freedom in her choice of tools produces the powerful physicality and palpability of her work.
The ambiguity Giroletti seeks fluctuates between an immediate reality and a more individual perception, specific to each viewer. Her paintings continually ask questions. And she offers neither interpretations nor direct answers. “I do like that people can read my work using their own lived experience. I feel like it’s important that I give something to people but not the answer and that they can finish the work I started using their own histories, their own backgrounds.”
Gabriela Giroletti studied at the Slade School of Fine Art in London. Her work has been exhibited all over the world, including in South Korea, Brazil, Malaysia, the USA and several European countries. She has won numerous awards and completed residencies in a variety of countries. Her art features in several prestigious collections, including at the Jasteka Foundation in the USA.
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Pour sa première exposition à Backslash, l'artiste brésilienne Gabriela Giroletti investit l'espace de la galerie avec une nouvelle série de toiles à l'esthétique unique et à mi-chemin entre abstraction et figuration. Les formes suggèrent des couchers de soleil et autres saisons des pluie, spectacles continuels depuis son atelier du Suffolk, au nord-est de Londres. Ces paysages réinterprétés empruntent indirectement leurs formes à la nature et témoignent de l'expérience et des sensations que ressent l'artiste devant ces horizons sans cesse changeants.
Les gestes, et les différents états entre les gestes, sont le ciment du travail de Giroletti. Ce sont ces étapes centrales qui façonnent ses œuvres. L'artiste considère son travail comme une grande entité, chaque œuvre poursuivant la conversation entamée par la précédente. Cette continuité intellectuelle lui permet une approche romanesque de son travail. Cette « suite » quasi mélodique d'oeuvres pourrait inciter à une forme de pratique instinctive mais en réalité, le travail en amont est considérable. Chaque œuvre fait l'objet d'une préparation conséquente et presque rituelle. Elle explique : « Les formes et les couleurs que j'utilise dans mon travail viennent généralement de la nature et je dessine habituellement quelque chose lorsque je le vois. Mais je redessine cette forme encore et encore jusqu'à ce qu'elle devienne plus ambiguë et qu'elle puisse suggérer différentes choses en même temps. »
L'aspect sculptural des œuvres de Giroletti saute aux yeux et l'on peut presque visuellement ressentir les couches de peinture les unes sur les autres. On touche les œuvres du regard et leur matérialité se comprend et se sent instantanément. Les tensions créées entre la notion de peinture et celle d'objet sont indubitablement le reflet des expériences matérielles de l'artiste. En effet, les surfaces très physiques et tactiles de ses œuvres utilisent des matériaux peu traditionnels pour la peinture. L'artiste les fabrique elle-même, comme des recettes personnelles, ainsi que ses instruments. Cette liberté d'ustensiles lui permet de créer des surfaces très physiques et tactiles.
L'ambiguïté recherchée par Giroletti hésite entre une réalité immédiate et une perception plus individuelle et propre à chaque regardeur. Ses peintures tendent à continuellement interroger et poser des questions. Elles n'offrent ni interprétation ni réponse directe. « J'aime que les gens puissent lire mon travail en utilisant leur propre lecture. Je pense qu'il est important que je donne quelque chose aux gens, mais pas la réponse, et qu'ils puissent terminer le travail que j'ai commencé en utilisant leur propre histoire, leurs antécédents. »
Gabriela Giroletti est diplômée de la Slade School of Fine Art de Londres. Elle a exposé dans le monde entier, notamment en Corée du Sud, au Brésil, en Malaisie, aux USA ou encore dans plusieurs pays européens. Giroletti est récipiendaire de nombreux prix et a effectué des résidences dans de nombreux pays. Ses œuvres ont présentes dans plusieurs collections prestigieuses dont celle de la Fondation Jasteka aux USA.