XAVIER theunis

half make-up
half lies




from October 15 to November 19, 2016

du 15 octobre au 19 novembre 2016 

 
 

COMMUNIQUÉ EN FRANÇAIS CI-DESSOUS



Yet the present would be far too disquieting if merely immediate and primary: it is approachable only by way of re-presentation [...]. Hence the need for a certain coefficient of “inattention to life” [...]

Clément Rosset, Le réel et son double

 

It seems that of all the materials Xavier Theunis uses in his practice, distance is possibly the one that always comes first. In his relationship with the world at large, at his studio or during an exhibition, his first reflex is to claw a form out of this initial movement of indifference.

This opening stance, together with a number of operations that amount to deviations and reinterpretations – rubbing shoulders with Flemish landscape and Bauhaus artists alike, on the lookout for the tension points of geometric abstraction, the style or weight of the line within modernist architecture – produces an artistic practice with the depth of a memory perceived as misplaced.

Half make-up / Half lies, Xavier Theunis’ second exhibition at Backslash, once again proposes a spatial questioning of the status of the work and how it is received. Centring on figures from ordinary life, the collage paintings made of accumulated offcuts describe both a constructed image and the construction of that same image. Further on in the exhibition, a series of blocked up windows in the form of photographs mounted flat against the wall absorb relief while the deceptive perspective remains on the surface, its colour palette that of concrete blocks. A sequence of sculptures then emerges, little square islands dotting the space. The sculptures are inspired by unexpected formats of transport boxes saved from scrap, a nod to the past. Their singularities, faded colours and scratches, are rendered allusively, picturesque emblems stripped of purpose.

The central module serves equally as an element for resolution and a complicating factor. Built on the packing cases used to transport the pieces, the architecture here functions as a garden folly whose ornaments, characteristic of landscaped structures, punctuate the space and impose constraints on movement to invent brand new points of view. Thanks to this momentary spatial interruption, the singular standpoint rooted in detachment so greatly favoured by the artist once again allows the work to materialise.

Xavier Theunis is graduated from Villa Arson (Nice). His work has been shown in several museums, including the MAMAC in Nice. 



Mais le présent serait par trop inquiétant s'il n'était qu'immédiat et premier : il n'est abordable que par le biais de la re-présentation (...) D'où la nécessité d'un certain coefficient d'"inattention à la vie" (...) 

Clément Rosset, Le réel et son double

 

Il semble que de tous les matériaux qu'il emploie, celui de la distance soit peut-être chez Xavier Theunis toujours le préalable. Dans son rapport au monde, à l'atelier ou à l'occasion d'une exposition, c'est d'abord à ce tout premier mouvement de désinvolture qu'il s'agit d'arracher une forme.

De cette posture initiale agrégée à quelque opération de dérives et de relectures - frayant pareillement des paysagistes flamands au Bauhaus, guettant ailleurs les points de tensions de l'abstraction géométrique, l'allure ou le poids de la ligne dans l'architecture moderniste - la pratique garde l'épaisseur d'une mémoire qu'on perçoit comme déplacée.

Half make-up / Half lies, seconde exposition personnelle de Xavier Theunis présentée par la galerie Backslash, suggère une nouvelle fois de questionner dans l'espace le statut de l'œuvre et sa réception. Prenant modèle sur des figures de l'ordinaire, les tableaux-collages faits de chutes accumulées, décrivent à la fois une image construite et la construction de cette image. Plus loin, une suite de fenêtres bouchées sous la forme de photographies marouflées à même le mur absorbe le relief tandis que la perspective trompeuse demeure à la surface en l'espèce de nuanciers de parpaings. Un ensemble de sculptures émerge aussi en ilots cubiques. Sculptures inspirées, dans un geste à rebours, par les formats imprévus de caisses de transport sauvées du rebut, elles reprennent par allusion leurs singularités (décolorations, griffures...) comme des signes pittoresques vidés de leur fonction.

Le module central vient sans doute résoudre l'affaire autant que la compliquer. Bâtie autour des caisses d'emballage ayant servi à l'acheminement des pièces, l'architecture agit ici à la manière d'une fabrique de jardin dont l'ornement, propre à la composition paysagère, viendrait ponctuer l'espace et inventer par des contraintes de circulation, des points de vue inédits. À la faveur d'un léger délai, c'est de nouveau sous cet angle singulier du détachement cher à l'artiste que l'œuvre affleure.

Xavier Theunis est diplômé de la Villa Arson de Nice. Son travail a fait l'objet de nombreuses expositions, notamment au Mamac à Nice.